Conduite en état d’hardiesse
1983 :
Jean-Michel Gerin a 22 ans, l’âge de la frime en bagnole
pour épater les filles ! Mais il se fiche pas mal d’acheter
sa première voiture, il veut « de la terre ». Car il a déjà
tout compris du potentiel énorme des vignobles de Côte Rôtie
et de Condrieu et il croit à fond dans leur avenir. Et puis
ses racines familiales sont ici et il aime le vin. Il crée
donc son domaine avec son épouse Monique. En 1987, il
possède 2 hectares de vignes. Aujourd’hui, il en a 10 en
production. Jean-Michel Gerin lâche avec ferveur : « Moi, je
fais le tour de mes vignes tous les matins car je préfère
les observer de près plutôt que de regarder le calendrier
pour savoir quand intervenir. Je dois les respecter, je ne
pourrais pas faire autrement, ce serait impensable pour moi.
» Alors, année après année, énergique et optimiste,
Jean-Michel a refusé toute facilité. Pour s’en convaincre,
il suffit d’arpenter ses vignes, si pentues que parfois, on
n’en voit pas le fond ! Mais ce qu’on voit, ce sont ces
murets reconstitués pierre par pierre, ces terrasses
parfaitement drainées, ces tonnes de terre remontées pour
stopper l’érosion. Un travail de titan où le consensus
n’existe pas : respecter ces terroirs de schistes, c’est
l’assurance pour Jean-Michel de faire le meilleur vin
possible mais aussi de préserver un patrimoine millénaire.
S’il est fier du travail accompli, il garde la tête sur les
épaules : « Je ne fais que du vin ! ». Quand il n’est pas
dans ses vignes, Jean-Michel Gerin vibre pour ces vins bus
avec ses copains vignerons, pour ces nuits à refaire le
monde, pour ces rencontres qui le font avancer, pour cette
vie de vigneron qui ne doit rien au hasard mais tout à son
implication totale. |
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