15 CHATEAU LA CASENOVE

ETIENNE MONTES
Château La Casenove 66300 trouillas
Tél : +33 (0)4 68 21 66 33   Fax: +33 (0)4 68 21 77 81
Email : chateau.la.casenove@wanadoo.fr

 

LE VIGNOBLE

50 hectares d'un seul tenant de sols argileux et de terrasses de galets roulés.
Les cépages blancs : Macabeu, Grenache, Torbat, Roussanne, Muscat d'Alexandrie et Petit Grain.
Les cépages rouges : Carignan, Grenache, Syrah, Mourvèdre ? Llandoner.
Densité de plantation : 4.400 pieds/ha.
Altitude : 50mètres. Méthodes culturales.

VENDANGE ET VINIFICATION
Vendanges manuelles pour tout le vignoble.

LES BLANCS
Pressurage pneumatique de raisins entiers ou macération pelliculaire, fermentation et élevage en fûts.

ROUGES
Egrappage complet ou partiel, remontages fréquents. Fermentation et macération en cuves épaisses de briques paraffinées pendant 3 à 5 semaines selon les vins à une température de 28 degrés maximum. Elevage en barriques pour certains vins.

LES APPELLATIONS
Vins de Pays des Côtes de Catalanes
Côtes du Roussillon
Rivesaltes
Muscat de Rivesaltes

 

LES VINS

BLANCS
• Macabeu-Torbat
• MASIA M

ROSES
• MASIA M

ROUGES
• MASIA M
• La Garrigue
• Torrespeyres
• Cuvée Cdt Jaubert
• Pla dei Rei

VINS DOUX NATURELS
• Rivesaltes Rouge " vendanges "mutage sur grains.
• Rivesaltes Ambré " 15/20 " élevage en vielles barriques à l'extérieur pendant 2 ans minimum.
• Muscat de Rivesaltes


Retour de flamme

On est à quelques kilomètres au sud de Perpignan, sur la commune de Trouillas. La Casenove. Un mas de brique et de galets, de grands arbres et de soleil, un domaine viticole à l'ancienne, patiné et vibrant. C'est beau comme un cloître débusqué au fond de la forêt, avec sa tour du XIV° siècle, et quelques vestiges templiers, ordre qui eut en Roussillon ses heures de gloire. La pierre ; l'histoire ; et puis de grands chais silencieux, attenants à la vaste demeure.
     Les vins flottent dans l'air, dans la pierre ou le ciment des vieilles cuves. Etienne Montes avance à pas de chat dans les coulisses de ce refuge qu'il a retrouvé à l'âge adulte et qu'il a recréé de toutes pièces. Il parle bref, il parle doux, comme s'il ne voulait pas troubler cette immersion à tâtons, cette façon de s'imprégner du lieu, de son atmosphère. Le domaine de son enfance, de ses ancêtres, là où son père, toujours présent, a traçé net sa ligne vigneronne, est une île à la fois silencieuse et chargée d'échos, d'images, de parfums anciens.
     Etienne Montes relève d'un geste une mèche de cheveux, hésite un peu avant de parler, puis préfère se taire. Sa maison. Une grande et belle maison de vignerons, vignerons de père en fils. Il avait laissé sa terre, son univers, pour courir l'autre, le monde tout court, et il est revenu. Etienne était journaliste, photo-reporter, un baroudeur accompli, un des chasseurs d'images de la célèbre agence Gamma et ses photos ont fait le tour de la planète. Y-a-t-il eu lassitude, ou trop de sang, de boue, de drames ? Etienne Montes n'en soufflera mot. Il a décroché, délaissé le grand théâtre d'ombre des guerres, et s'est replié sur l'argile simple et vraie de la Casenove qui ondule en beauté entre le Réart, sec comme un oued, et l'autoroute "La Catalane" qui bouillonne jour et nuit à deux pas de la Catalogne.
     Etienne Montes a repris le fil de l'histoire, le fil du métier, du savoir ancien et remis les compteurs à zéro, pour tout réécrire, avec ce qu'il avait appris dans ses errances. Le vin, dès lors, ne pouvait être simple objet d'émotion esthétique. Son vin résumait toutes les quêtes d'une vie, d'un destin. Dans le grand salon de la demeure familiale, qui fut il y a longtemps une cave pour l'huile d'olive du domaine, tout est beau, imposant. Surtout la grande table, dressée avec soin. Les bouteilles du domaine elles-mêmes, Les Roures, La Garrigue, Pla del Rei, Commandant Jaubert, sont d'une élégance sobre, recherchée. Etienne est bien trop modeste, pudique, pour livrer à la va-vite les clés de ses cercles intimes. Tout à l'heure, il nous a embarqué au hasard des cinquante hectares de la propriété, a flâné parmi les rangées de vieux carignan, nous a montré les lignes de syrah ou de roussane qu'il a planté en 1994. Le ciel est bleu profond, la tramontane torture la cime des arbres, le Canigou envahit l'horizon de ses rondeurs rassurantes.
     A table, c'est l'heure. Le repas de Frédérique, son épouse, est superbe. Le père préside. La cuvée les Roures flamboie dans les verres, puis la Garrigue, et Etienne sourit, presque penaud. Oui, c'est bon, divinement bon, et profond, subtil, émouvant, avec des parfums de fruit, de pierre chaude, et des sensations douces, presque soyeuses, sensuelles. Feu et velours. Qu'est-ce qu'il pourrait rajouter, Etienne Montes ? Que ces vins-là, il les a porté jour après jour, depuis toujours, qu'il les a révélé peu à peu, comme il dévoilait hier ses clichés saisis sur le vif ? Non, inutile. Superflu. Les vins parlent bien mieux que moi. Mieux que nous tous.
     Ils parlent vrai.